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denoncera, la miserable! Mon pauvre Romane!
Et le general raconta ce qu'avait dit Mme Papofski.
Madame Dabrovine:  Mon pere! pour l'amour de Dieu, calmez-vous!
Qu'elle ne vous surprenne pas ainsi! Comment saurait-elle que le prince Romane n'est pas M. Jackson? Elle
soupconne peut-etre quelque chose; elle aura voulu voir ce que vous diriez. Qu'avez-vous repondu?
Le general:  J'ai ri! J'ai dit des niaiseries. Mais je me sentais furieux et terrifie. Et voila le malheur! elle s'en
est apercu. Si tu avais vu son air feroce et triomphant!... Coquine! gueuse! que ne puis-je l'etouffer, la hacher
en morceaux!
Madame Dabrovine:  Mon pere! mon pauvre pere! Remettez-vous, laissez-moi appeler Derigny; il a toujours
le pouvoir de vous calmer.
Le general:  Appelle, mon enfant, qui tu voudras. Je suis hors de moi! Je suis desole et furieux tout a la fois.
Mme Dabrovine courut a la recherche de Derigny, qu'elle trouva heureusement chez lui avec sa femme; leurs
enfants jouaient avec ceux de Mme Dabrovine dans la galerie.
Madame Dabrovine:  Mon bon Derigny, venez vite calmer mon pauvre pere qui est dans un etat affreux; il
craint que ma soeur n'ait reconnu le prince Romane.
Derigny suivit precipitamment Mme Dabrovine. Arrive pres du general, il fut mis au courant de ce qui venait
de se passer. Il reflechit un instant en tournant sa moustache.
Derigny: Pas de danger, mon general. Grace a votre coup de maitre d'avoir abandonne a Mme Papofski, en
votre absence, l'administration de vos biens, son interet est de vous laisser partir; il ne serait meme pas
impossible que ce fut une ruse pour hater votre depart et vous faire abandonner le projet que vous manifestiez
de rester a Gromiline et de nous laisser partir sans vous... Il n'y a qu'une chose a faire, ce me semble, mon
general, c'est de partir bien exactement le 1er mai, dans douze jours; mais de ne le declarer a Mme Papofski
que la veille, de peur de quelque coup fourre.
Madame Dabrovine:  Monsieur Derigny a raison; je crois qu'il voit tres juste. Tranquillisez-vous donc, mon
pauvre pere. Le danger des autres vous impressionne toujours vivement.
Mme Dabrovine serra les mains de son oncle et l'embrassa a plusieurs reprises; les explications de Derigny, la
tendresse de sa niece, remirent du calme dans le coeur et dans la tete du general.
Le general:  Chere, bonne fille! Je me suis effraye, il est vrai, et a tort, je pense. Mais aussi, quel danger je
redoutais pour mon pauvre Romane!...et pour nous tous, peut-etre!
 Vous l'avez heureusement conjure, mon general, dit gaiement Derigny. Nous sommes en mesure de partir
quand vous voudrez. J'ai deja emballe tous les effets auxquels vous tenez, mon general; l'argenterie meme est
dans un des coffres de la berline; le reste sera fait en deux heures.
Le general:  Merci, mon bon Derigny; toujours fidele et devoue.
XII. RUSE DU GENERAL 54
Le General Dourakine
 Mon pere! s'ecria avec frayeur Mme Dabrovine, nous ne passerons pas la frontiere: nous n'avons pas de
passeports pour l'etranger.
 Ils sont dans mon bureau depuis huit jours, mon enfant, repondit le general en souriant.
Madame Dabrovine:  Vous avez pense a tout, mon pere! Vous etes vraiment admirable, pour parler comme
ma soeur.
Le general:  Ou est alle Romane? Savez-vous, Derigny?
Derigny:  .Je ne sais pas, mon general; je ne l'ai pas vu. Mais je pense qu'il est a son poste, pres des enfants.
Le general:  Tachez de nous l'envoyer, Derigny; il faut que je le previenne de se tenir en garde contre les
sceleratesses de ma mechante niece. A-t-on jamais vu deux soeurs plus dissemblables?
Derigny trouva effectivement Romane dans la galerie; il paraissait agite et se promenait en long et en large.
Natasha l'accompagnait et lui parlait avec vivacite et gaiete. Derigny parut surpris de l'agitation visible de
Romane et lui demanda s'il etait souffrant.
 Non, non, mon bon monsieur Derigny, repondit Natasha en riant; je suis occupee a le calmer et a lui faire la
morale. Figurez-vous que M. Jackson, toujours si bon, si patient, s'est fache..., mais tout de bon..., contre mes
cousins Mitineka et Yegor, qui sautaient apres lui en l'appelant Polonais. M. Jackson a pris cela comme une
injure; et moi, je lui dis que c'est tres mal, que les Polonais sont tres bons, tres malheureux, qu'il ne faut pas
les detester comme il fait, qu'il faut meme les aimer; et lui, au lieu de m'ecouter, il a les yeux rouges comme
s'il voulait pleurer; il me serre la main a me briser les doigts..., et tout cela par colere..., Tenez, regardez-le;
voyez s'il a l'air tranquille et bon comme d'habitude.
Derigny ne repondit pas; Romane se tut egalement; Natasha alla gronder encore ses mechants cousins;
pendant ce temps, Derigny et Romane avaient disparu.
Mme Papofski entra:
Mitineka:  Non, maman, il est parti furieux; nous l'avons appele Polonais, comme vous nous l'avez ordonne:
il a pris cela pour une injure; Il s'est fache, il nous a grondes; il a dit que nous etions des menteurs, des
mechants enfants, et il s'en est alle malgre Natasha.
Natasha:  Oui, ma tante; et j'ai eu beau lui dire que c'etait tres mal de hair les Polonais comme il le faisait, et
d'autres choses, tres raisonnables, il n'a rien voulu ecouter, et il est parti tres en colere.
 Ah! dit Mme Papofski.
Et, sans ajouter autre chose, elle quitta la chambre, etonnee et desappointee. [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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